La révolution numérique transforme les emplois plus qu'elle ne les détruit
C'est en substance ce que révèle le dernier rapport de France Stratégie dans sa note : "L'effet de l'automatisation sur l'emploi : ce qu'on sait et ce qu'on ignore".
La "robolution" a fait couler beaucoup d'encre. Parmi les plus pessimistes qui ont étudié les changements en cours, les économistes économistes Frey et Osborne ont par exemple tablé sur un recul de 47% de l'emploi aux Etats-Unis. Un scénario catastrophe aujourd'hui nuancé par l'organisme France Stratégie. Non qu'il ne soit pas duplicable à la France mais plutôt parce que face au robot le marché du travail se transforme. Ainsi, "seuls 15% des salariés français pourraient en l’espèce être remplacés par un robot aujourd'hui", notre France Stratégie. Pour l'organisme, les prévisions alarmistes "raisonnent en termes de métiers et non de tâches". Ainsi, de nombreuses compétences - travail en équipe, interactions sociales et flexibilité - propres à l'humain ne sont pas prises en compte. De même, si les robots sont de plus en plus nombreux, leur recrudescence entraîne tout à la fois une part de destruction, de création et de transformation des emplois. Autre chiffre intéressant : depuis 1998 le nombre d'emplois peu automatisables a augmenté de 30%, en partie liés à "la place croissante des services dans l'économie".
> Votre emploi va-t-il disparaître ?
Et quand bien même certains emplois pourraient être totalement remplacés par les robots, il faut encore que cela soit socialement accepté. Ainsi, si les postes de caissières tendent progressivement à disparaître, ce n'est pas encore une réalité. Leur nombre n'a reculé "que" de 10% en 10 ans.
Un marché de l'emploi de plus en plus "polarisé"
France Stratégie souligne aussi comment le marché de l'emploi s'est déjà profondément transformé au cours des 30 dernières années. Ainsi, les postes d'ingénieurs progressent durablement - plus de 310 000 ingénieurs informatiques et télécoms entre 1980 et 2013 - alors que les métiers industriels reculaient fortement dans le même temps. Mais là encore, cela dépend du secteur. L'industrie automobile allemande emploie 100 000 salariés de plus qu'il y a 20 ans malgré une hausse des robots.
Conclusion de France Stratégies, "l’automatisation engendre un besoin accru en 'compétences sociales', de telle sorte qu’existe en réalité une complémentarité entre l’homme et la machine"...
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