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Travail le dimanche : des impacts sur la vie familiale et sociale

Par Gaëtan Briand | Publié le 12/07/2016 - Mis à jour le 02/10/2017

Aujourd'hui, presque trois salariés sur dix travaillent le dimanche, dont plus de la moitié de façon habituelle, alors qu'ils n'étaient que 20% il y a vingt ans. Les conséquences sociales de cette tendance ne sont pourtant que peu étudiées. Dans une étude publiée dernièrement dans sa revue "Économie et Statistique", l'Insee est formel : le travail dominical nuit à la vie sociale.

Le dimanche est traditionnellement une journée de loisirs avec une moyenne des heures récréatives qui est deux fois plus élevée que pour les autres jours de la semaine (et légèrement plus élevée que pour le samedi). Cette journée dominicale, sans école, est aussi et surtout propice aux moments de partage en famille et avec les amis. Elle "permet de synchroniser les rythmes de l'ensemble de la société", souligne Laurent Lesnard, chercheur pour l’Insee. Par conséquent, pour les salariés qui travaillent le dimanche, cela entraîne une perte de sociabilité dont les impacts sur les liens familiaux et amicaux sont très clairs selon l’étude (respectivement -15 % et -30 % comparé à un schéma classique sans travail dominical).

Et les chercheurs ne s’arrêtent pas là puisqu’ils estiment que reporter la journée de repos en semaine ne permettrait pas de pallier cette perte de liens sociaux.

Certaines catégories socio-professionnelles plus touchées

Le travail dominical concerne principalement les policiers, les militaires et les fonctionnaires, les salariés du commerce et des services, mais aussi les agriculteurs, les commerçants indépendants et les artisans. De manière générale, le travail dominical s'inscrit dans une organisation de travail atypique : travail de nuit, travail posté, horaires fragmentés... Or il s’avère que les travailleurs exerçant le dimanche sont aussi ceux concernés par ces horaires de travail atypiques.

A court terme, il existe donc un risque de réelle dégradation des liens familiaux pour ces catégories socio-professionnelles. A moyen et long terme, travailler le dimanche pourrait alors augmenter le nombre de conflits familiaux et de séparation, surtout chez les personnes cumulant plusieurs formes d’horaire atypiques.

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